L’Iran lancera une CBDC publique plus tard ce mois-ci
La Banque centrale d’Iran (CBI) a annoncé qu’elle lancerait fin juin un projet pilote public de sa monnaie numérique de banque centrale (CBDC), connue sous le nom de rial numérique. Cette initiative vise à transformer l’économie numérique du pays et à faciliter les micropaiements nationaux.
Le plan est de rendre le rial numérique accessible aux clients des banques et aux touristes de l’île de Kish à partir du 21 juin. La date a été choisie car elle correspond au début du mois civil de Tyr dans le calendrier iranien.
Le projet pilote sera appliqué dans une zone touristique
L’île de Kish est une zone de libre-échange et une destination touristique populaire dans le golfe Persique. Le gouvernement a choisi cet emplacement stratégique pour lancer le projet pilote en raison de son infrastructure de libre-échange et de sa popularité auprès des touristes internationaux.
De plus, Kish est l’une des principales destinations touristiques du Moyen-Orient, avec Dubaï et Charm el-Cheikh. Cela devient ainsi un point d’intérêt important pour la mise en œuvre du rial numérique.
En 2021, Muhammad Javad Azari, ancien ministre iranien de l’Information et des Communications, a suggéré de faire de Kish un centre d’échange national et international de crypto-monnaie. Cette vision se rapproche désormais de la réalité avec le lancement du projet pilote de rial numérique.
Comment fonctionnera la CBDC ?
Contrairement à d’autres formes de monnaie électronique utilisées en Iran, le rial numérique ne nécessite pas de règlement interbancaire pour transférer des fonds entre acheteurs et vendeurs. Cela signifie que les paiements peuvent être effectués de manière plus efficace et plus sécurisée.
Les clients pourront utiliser le rial numérique en scannant un code-barres avec un logiciel spécial, offrant ainsi une alternative aux méthodes de paiement traditionnelles en espèces ou par carte bancaire.
Selon la CBI, cette innovation simplifie non seulement le processus de paiement, mais augmente également la sécurité des transactions. En éliminant le besoin de règlement interbancaire, le rial numérique permet un transfert de fonds presque instantané. Cela profite à la fois aux consommateurs et aux commerçants.
L’objectif principal du rial numérique est d’établir une base solide pour l’économie numérique iranienne en améliorant l’infrastructure de micropaiement et en développant de nouveaux outils de paiement. Cependant, la CBI a souligné que le rial numérique est destiné à un usage exclusif à l’intérieur des frontières du pays.
En outre, la CBI a souligné que le rial numérique contribuera à accroître la résilience et la stabilité de l’infrastructure disponible. Il s’agit par exemple de recréer le rôle des billets électroniques dans les petits paiements. Selon la CBI, cela pourrait améliorer l’efficacité des transactions et gérer les risques liés à la prolifération des monnaies privées.
L’Iran donne-t-il son feu vert aux crypto-monnaies ?
Malgré le lancement de la nouvelle CBDC, l’Iran continue d’avoir une position ambiguë à l’égard des crypto-monnaies. Bien qu’il permette l’achat et la vente de cryptomonnaies comme le Bitcoin, l’utilisation de ces monnaies comme moyen de paiement de biens et services est interdite.
De plus, depuis 2018, l’Iran réglemente strictement l’extraction de cryptomonnaies dans le pays. Des sénateurs américains comme Elizabeth Warren ont exprimé leur inquiétude quant au fait que l’extraction de cryptomonnaies en Iran pourrait constituer une menace pour la sécurité nationale des États-Unis en permettant au pays de contourner les sanctions économiques.
Malgré les inquiétudes, aucune déclaration n’a été faite concernant la CBDC et la possibilité d’étendre le projet.